samedi 26 octobre 2013

Les îles Kerguelen

Sans y avoir poser un pied, je me lance dans une petite description des îles Kerguelen, qui s'affinera à chaque nouvel article...

L'archipel des Kerguelen se situe dans l'hémisphère Sud, en région sub-antarctique et couvre une surface pratiquement égale à celle de la Corse. Le décalage horaire avec la France métropolitaine n'est que de 3 ou 4 heures selon la saison. Bien qu'on puisse croire que ces îles soient proches du pôle sud, elle sont en fait qu'à une latitude de 49° Sud (équivalent Nord à la ville de Lille !). Sa latitude est comprise entre les 40° Rugissants et les 50° Hurlants... termes utilisés en particulier par les marins laissant présager la violence des conditions climatiques. Un "mistral" quasi permanent balaye l'archipel avec une vitesse moyenne de 35km/h, atteignant régulièrement des vitesses supérieurs à 100km/h. Coté pluviométrie, ça ressemble à la Bretagne... en pire. Les températures varient très peu entre l'hiver et l'été du fait du climat océanique. La moyenne et de 4°C, avec plus ou moins 5°C de différence selon la saison. Les records négatifs ne descendent pas en dessous de -8°C et les positifs dépassent tout juste les 20°C. Bref, si vous imaginiez ça comme des îles où il fait bon bronzer et siroter un cocktail, c'est loupé !


 Les îles Kerguelen ont été découvertes par Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec le 12 février 1772. Bon, en fait, ce brave breton de la marine française n'y a jamais posé un pied en deux voyages. C'est en 1776 que le navigateur anglais James Cook accoste sur l'île de la Désolation, et lui donnera le nom de son premier découvreur : Kerguelen. Les récits de naufrages sont nombreux et je vous invite à les lire si cela vous passionne. Les tentatives d'activités économiques se sont succédé au cours des décennies : chasse à la baleine, aux phoques, aux otaries à fourrure, mais aussi élevage de mouton, de saumon et de truites. Toutes ces activités se sont arrêtées aujourd'hui. A présent l'archipel est entièrement dédié à la recherche scientifique et à la pêche en mer, sur le plateau de Kerguelen.



La base de Port-Aux-Français a été construite en 1950 sur la péninsule Courbet. Elle est positionnée à un emplacement stratégique, protégée des vents violents venant de l'ouest et en face du Golf du Morbihan. L'été, plus de 120 personnes peuvent y vivre, alors que l'hiver seul 40 à 50 personnes restent. De nombreux corps de métiers se retrouvent pour réaliser les programmes scientifique, les organiser logistiquement, mais aussi, et surtout, pour assurer la survie sur place !




Début de l'aventure

Bonjour à tous et bienvenu sur ce blog, réalisé spécialement pour vous faire partager mon hivernage aux îles Kerguelen.

En effet, je suis recruté par l'Institut Polaire Français (IPEV) et le CNRS de Chizé, dans le cadre d'un Volontariat de Service Civique, pour effectuer une mission de 13 à 15 mois sur Kerguelen en tant qu'ornitho-écologue. Pour les initiés, je suis recruté sur le programme 109 ornithoeco et 394 oiseaux plongeurs. Ces programmes, lancés il y a plusieurs décennies, combinent des suivi démographiques à long terme et des projets à court terme sur l'écologie des espèces.


 Partir en tant qu'ornitho dans les TAAF ne se fait pas en un jour. En effet, l'aventure démarrée près d'un an avant mon départ. En novembre 2012 j'ai répondu à l'offre de recrutement du CNRS de Chizé, qui a donnée suite à une réponse positive en janvier, pour participer aux entretiens de février. Dix jours après les entretiens, j'ai eu LA réponse. LA bonne nouvelle, qui envoie une décharge électrique doublée d'un cocktail émotionnel ! Un moment merveilleux qui clôture la sélection "made in chizé". La sélection IPEV s'est faite ensuite par une visite médicale et psychologique : un check up de nombreux paramètres médicaux et une longue séance de questionnaires/discussion avec un psy. Et voila, le recrutement est fait ! Cependant, l'hivernage ne commence pas tout de suite. Les ornitho des 4 districts des TAAF (Terre Adélie, Crozet, Amsterdam et Kerguelen) ont droit à 8 semaine de formation au CNRS de Chizé et une semaine de séminaire IPEV, en Bretagne. Et ensuite, Paris-Réunion par avion et Réunion-districts par le Marion-Dufresne.

La formation à Chizé est le véritable point de départ de l'aventure. C'est là qu'on se retrouve, tous les ornitho de chizé, pour notre formation. Cette année nous sommes 5 hivernants (Pierre Terre Adélie, Romain Amesterdam, Valentin Crozet, Florian mon binome Ker, et moi), plus une "demi-hivernante" (Caroline Crozet).
Chizé est connu pour être une base complémentaire des TAAF : un milieu isolé, un peu déconnecté de la réalité, ou l'on vie les uns avec les autres 100% du temps. Un bon endroit pour se mettre en condition ! La formation consiste à se familiariser avec les espèces étudiées, les programmes scientifiques et les protocoles d'étude. Un mélange intensif de lecture de publications, de conférences et d'exercices pratiques.
Mais cette formation c'est aussi et surtout l'occasion de partager de bon moments avec les VAT (ancien sigle de volontaire de service civique) et les stagiaires encore présent sur le centre. Soirées à gogo, parties de uno interminables, bon gros repas, ou d'autres activités comme partir faire des obs, randonner, ou tout simplement, marcher pour garder la forme !


 Repas en cuisine Busard : soirée Hamburger !

 Uno !

 Obs en forêt

 
 Marche cebc chizé

 Weekend ornitho à Hoedic avant le séminaire IPEV

La VAT Team 2014 !
(Avec de gauche à droite, moi, Florian-qui-dort, Valentin, Caroline et Pierre)